Les Alliances Politiques au Cameroun : Un Tournant Historique ?
Des figures du Nord remettent en question leur soutien au régime de Yaoundé, à l’approche de la présidentielle de 2025.
L’horizon politique du Cameroun semble s’obscurcir à mesure que la présidentielle de 2025 approche. Deux personnalités influentes du Nord, Isairoma Bakari et Belloboua Maigari, ont récemment ébranlé leurs alliances avec le président Paul Biya, remettant en cause des décennies de soutien inébranlable.
Isairoma Bakari, ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, a surpris lors d’une rencontre publique en dénonçant les 43 années de pouvoir de Biya. “Il est temps pour la jeunesse de tourner la page,” a-t-il déclaré, laissant entendre sa possible candidature pour la présidence. Cette prise de position marque une rupture significative pour celui qui fut un défenseur acharné du régime.
Simultanément, l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), dirigée par Belloboua Maigari, a convoqué une réunion d’urgence pour décider du maintien de leur alliance avec le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC). Cette région, représentant 40 % de l’électorat, pourrait voir son influence peser lourdement sur le scrutin à venir.
Les critiques ne se sont pas fait attendre. Un discours virulent accuse ces deux responsables d’avoir “livré la jeunesse du Nord à la dictature de Paul Biya,” les exhortant à “assumer leur complicité” dans la pauvreté persistante de la région.
Cette agitation politique révèle une fracture potentielle dans le soutien traditionnel à Biya, qui pourrait redéfinir l’équilibre des pouvoirs au Cameroun. Tandis que la nation se prépare pour 2025, l’avenir reste incertain, et le Nord pourrait bien jouer un rôle déterminant dans ce tournant historique.
